samedi 3 juillet 2010

Blog en vacances

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A vous qui passez par ici, je vous souhaite un été paisible et radieux.

Dans quelques jours je pars vers le sud. Non pas qu'il fasse mauvais temps par ici, que du contraire, mais je vais voir ou revoir d'autres horizons, faire le plein de couleurs, d'odeurs et d'amitiés.

Je reviendrai dans quelques temps avec de nouvelles idées, de nouvelles images, pour le plaisir, pour les fidèles, pour les voyageurs de passage, pour le partage, tout simplement.

A bientôt.








"Le château des Pyrénées" - René Magritte - 1959

"Pourquoi un château sur une pierre? On voit souvent des châteaux sur des rochers, mais, représentés de cette manière, suspendus dans les airs, les deux sont beaucoup plus inséparables." René Magritte
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jeudi 10 juin 2010

Hommage à un génie oublié

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Les souvenirs du débarquement et de son influence déterminante dans la fin de la seconde guerre mondiale m’ont fait penser à un homme, un génie que vous ne connaissez probablement pas si vous n’êtes pas informaticien, qui a lui aussi joué un rôle déterminant dans la victoire des alliés: je veux parler de Alan Turing.

Né le 23 juin 1912 à Paddington en UK. Dès son enfance, Turing donne des signes d’une grande intelligence.



En 1928, il parvient à entrer au King’s Collège de l’université de Cambridge.

En 1936 il publie un article resté célèbre dans lequel il répond à une question posée par le célèbre mathématicien Allemand Hilbert, celle de la « décision » dans les théories axiomatiques. Il crée à cette occasion le concept de “machine universelle”, ce que tous les élèves d’informatique apprennent à connaître sous le nom de « machine de Turing », présentée comme l’ancêtre de l’ordinateur.

Une machine de Turing est un modèle abstrait du fonctionnement des appareils mécaniques de calcul, tel un ordinateur et sa mémoire, en vue de donner une définition précise au concept d'algorithme ou « procédure mécanique ». Cette machine permet de simuler la logique de n’importe quel algorithme.

Mais revenons à sa contribution à la victoire des alliés :

Pendant la seconde guerre mondiale, Alan Turing est un des acteurs principaux des recherches menées pour casser les codes secrets de la machine Enigma utilisée par les nazis. Il parvient à décrypter le code qui permet à l’Amirauté du Reich de communiquer avec ses sous-marins, permettant ainsi aux alliés d’obtenir un avantage stratégique capital et sauvant probablement de nombreuses vies.

Le travail effectué par Turing pour déchiffrer le code Enigma resta secret jusqu’en 1970, ce qui a nui à sa notoriété.



Il était aussi un excellent sportif et faillit être sélectionné pour les jeux olympiques de 1949.

Après la guerre, Turing mène des recherches sur le calcul automatique. L’informatique est en train de naître mais le mot n’existe pas encore. Il participe à la programmation d’un des tout premiers ordinateurs de l’histoire, le Manchester Mark I qui est évoqué dans tous les cours d’histoire de l’informatique.

Il continue à réfléchir à des problèmes fondamentaux, en particulier sur l’intelligence artificielle. Certains disent qu’il est le père de celle-ci.

C’est en 52 que sa formidable carrière se brise. Accusé par la Police d’« indécence manifeste et de perversion sexuelle », il assume son homosexualité et est inculpé. Il ne peut utiliser les services rendus pendant la guerre pour sa défense car ils sont encore couverts par le secret. A son procès il se voit proposer le choix entre l’incarcération et une castration chimique. Il choisit la seconde solution. Les effets secondaires de ce traitement le transforme physiquement. Il est écarté de tous les projets scientifiques.

En 1954, à 42 ans, il se suicide en mangeant une pomme imbibée de cyanure. Victime de l’homophobie, à l’époque du maccarthysme et de la guerre froide, il a eu le courage de ne pas se renier, ce qui a sans doute joué contre lui.

Le premier ministre britannique, Gordon Brown, a présenté il y a quelques années seulement des excuses officielles à propos du traitement dont a été victime Alan Turing il y a plus d’un demi-siècle.










Quand la société Apple est née et que son logo s’est répandu : une pomme entamée aux couleurs arc-en-ciel, beaucoup d’informaticiens y ont vu une allusion à Alan Turing et à sa triste histoire. Les dirigeants d’Apple ont démenti mais ce serait sans doute une manière douce de lui rendre justice.

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mercredi 2 juin 2010

Gaza ou l'indifférence

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Ils sont bien d’ici bas
Coincés sur un bout terre
Pris entre l’horreur et la mer
Vivant comme pour survivre
Mourant sans avoir pu vivre

Des regards si profonds
Sous le feu des canons
Ils n’ont plus que l’espoir
Presque le désespoir
Pour quelques grains de sable
Etre moins misérable

Et les autres, là-bas
Coincés dans leur costume
Se donnant le bonjour
Mettront-ils un jour
Les bons mots sous leur plume

Et mettre fin, enfin
A ce jeu inhumain

[Valmu 2008]

Deux ans déjà et rien n'a changé.



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samedi 22 mai 2010

A propos du sexe des anges

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Jeudi après-midi l’administration réclamait son dû. Un rendez-vous en ville. Un stress de dernière minute, est-ce la rue Dupont ou la rue du Pont? Quelle horreur, les parkings en surface sont tous réservés par quelque autorité et les autres sont pleins. Je vais être en retard! Je tourne un peu et je me rappelle enfin de demander à mon ange du parking (si, si, il existe) de se réveiller un peu.



Il faut toujours que je lui demande. Aucun esprit d’à propos. Heureusement il s’exécute et une place inespérée se libère devant moi et juste devant l’endroit où je devais aller même si cela semble incroyable. Ouf, juste à temps! Une heure et quelques énervements plus tard, je jette un coup d’œil à la voiture. Tout va bien. Je décide de faire quelques pas, lécher quelques vitrines à côté, çà détend… Et bien mal m’en a pris, mon ange s’était rendormi et j’ai trouvé sur le pare-brise un petit papier rose qui disait «stationnement interdit et à contre sens». Flûte alors! La prochaine fois il faudra que je précise la durée du stationnement à mon ange du parking. Il doit être de sexe masculin! Si vous voyez ce que je veux dire ...

(Mais vous comprendrez si je lui pardonne...)
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dimanche 16 mai 2010

17 mai

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Aujourd'hui n'était pas un jeudi mais rien n'a changé depuis...

Une petite découverte canadienne.
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samedi 15 mai 2010

Bruxelles et l'iris

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En contemplant les Iris de Johala, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à ce que l'iris symbolise en Belgique. 

Saviez-vous que le 5 mars 1991 le Conseil régional de Bruxelles-Capitale décidait de choisir un iris comme emblème de la région? Probablement pas et je ne vous en blâme pas. Mais pourquoi un iris?

Voici donc un petit bout d'histoire.

Au temps des Ducs de Brabant (11-12è siècle),  les plaines marécageuses jonchées d'iris d'or (iris pseudacorus) cernaient l'enceinte bruxelloise, et la légende raconte que cette modeste plante aquatique donna une belle victoire stratégique aux hommes du duc. 


En effet, ceux-ci étant du pays, ils savaient que l'iris ne pousse que dans quelques centimètres d'eau. Dès lors, ils leur suffisait de lancer leurs chevaux au galop dans la plaine inondée... en ne piétinant que les touffes d'iris, signe que la profondeur d’eau était faible à cet endroit. Moins calés en botanique et enhardis par le galop insouciant des soldats bruxellois, leurs adversaires, par contre, ne manquèrent pas de s'enliser... 

 






L'Iris a donc été choisi comme symbole de Bruxelles, car tout comme la plante, Bruxelles a vu le jour sur les bords marécageux de la Senne et de ses affluents. Aujourd'hui, on peut encore voir pousser l'iris dans son cadre naturel, notamment au vallon du Vuylbeek, dans la forêt de Soignes.

La fête de l'iris a lieu traditionnellement le 8 mai.
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mardi 11 mai 2010

Les Saints de glace... brrrr !

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"Saint Mamert, saint Pancrace et saint Servais font à trois un petit hiver."





Tous les jardiniers savent qu'il est prudent d'attendre que les saints de glace soient passés avant de mettre les plantations en terre. Ces 3 saints au nom de St Mamert, St Pancrace et St Servais sont traditionnellement les derniers jours où des gelées nocturnes peuvent se produire.
A l'origine, ces Saints devaient protéger les cultures des derniers froids printaniers durant les jours qui leur étaient attribués (11, 12 et 13 mai). Mais n'ayant sans doute pas été à la hauteur de leur mission, dans les croyances populaires, on a fini par leur faire endosser la responsabilité des gelées qu'ils personnifient désormais.
S'ils sont restés célèbres, inutile de les chercher sur un calendrier des saints. Prenant ombrage de pratiques rituelles peu catholiques, le Vatican les a remplacés par Sainte Estelle, Saint Achille et Sainte Rolande en 1960 lors du dernier concile de l'Eglise Catholique.


Mais qui étaient-ils?  


Saint Mamert (le 11 mai) : évêque de Vienne en Dauphiné (v. 462-475). Frère du poète Claudius Mamert, il semble s'être distingué comme lui, par son éducation littéraire, comme par sa science Théologique. Il entra en conflit avec l'archevêque d'Arles, dont il contestait la suprématie, mais il dut se soumettre (463). Il institua ou introduisit en Gaule la procession des Rogations. 

Saint Pancrace (le 12 mai) : neveu de saint Denis, martyr né en 290 et décédé en 304 à l'âge de 14 ans, patron des enfants. Mort à Rome durant la persécution de Dioclétien en 304. Dès le temps de Grégoire de Tours, il était vénéré en France. Il a donné son nom à un titre cardinalice, à Rome, ou ses reliques furent conservées jusqu'en 1798. 

Saint Servais (le 13 mai) : Evêque de Tongres en Belgique, né vers 300, mort à Tongres en 384. Il assista aux conciles de Cologne (346) et de Sartique (347), combattit les ariens ; mais au concile de Rimini (359), il signa une profession de foi ambiguë, trompé par les arguties des évêques ariens Ursace et Valens, et par sa connaissance imparfaite de la langue grecque. A l'approche des Huns, il se rendit à Rome pour implorer le secours des papes Jean VIII et Martin 1er. 


Mais comme les mousquetaires, les trois saints de glace étaient quatre... 
Il faut en effet ajouter Saint Urbain, patron du 25 mai - Pape au 17e siècle de 222 à 230, mort en 230. 
«Quand la saint Urbain est passée, le vigneron est rassuré.» 
«Mamert, Pancrace, Servais sont les trois saints de glace, mais saint Urbain les tient tous dans sa main.»


... Encore un peu de patience les jardiniers et jardinières !

dimanche 9 mai 2010

La fête des mères

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Aujourd'hui en Belgique, mon pays, c'est la fête des mères.
Le jour où les mamans de jeunes enfants complètent leur collection de tabliers, porte-photos, collier de nouilles, etc. offerts chaque année par les chères petites têtes blondes. Tous ces petits trésors dont elles ne pourront se défaire avant 10 ans, au moins.
Mais ce n'est pas tant ces petits cadeaux qui nous importent, mais plutôt cet amour natif, frais, pur qui nous entoure et nous transporte quand nos enfants viennent vers nous avec le petit sourire malicieux et délicieux de celui qui a prévu une surprise pour sa maman.
Quarante ans plus tard, mon âme d'enfant ressent toujours le délice de ce soupçon d'excitation quand je franchis la porte de la maison de mes parents un bouquet de fleurs à la main en ce jour de mai, et je formule le vœu que cela puisse durer encore très longtemps.


Hasard des coutumes et des calendriers, les mamans ne sont pas fêtées le même jour partout, alors une petite pensée pour toutes celles qui ont déjà été fêtées ou qui le seront bientôt.

- 2ème dimanche de février : Norvège
- 4ème Dimanche de Carême : UK et Irlande
- Equinoxe Printemps : Une grande majorité des pays du golfe - Qatar, Arabie Saoudite, Liban...
- 2ème dimanche de Mai : Allemagne, Australie, Belgique, Chine, Etats Unis, Italie, Suisse...
- Dernier dimanche de Mai : Pays du Maghreb dont Algérie, Tunisie, Maroc...
- Dernier dimanche de Novembre : Russie
- 22 Décembre : Indonésie
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vendredi 30 avril 2010

Et hop !

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Encore un petit effort. C'est çà, hop hop, tu y es !


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[Merci à Ghislain Simard (spécialiste des animaux en mouvement) pour cette magnifique photo. 
http://simpho.free.fr/index.html]
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mercredi 28 avril 2010

Magie du matin

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Il y a des jours qui commencent comme çà ...
[photo de Michel Maubourguet]











D'autres qui sont pleins de promesses ...
[photo de "Jojo"]
















Et d'autres où on se sent pousser des ailes !
[photo de Sergio Storai]











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lundi 26 avril 2010

Guernica

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"Ils vont tuer beaucoup de gens, papa?
Personne que tu connaisses, que des étrangers." John Le Carré


L'indifférence à la souffrance de l'autre... L'art parvient parfois à transcender cela.
Devant Guernica, il n’y a pas d’excuses. Le tableau exprime la souffrance elle-même. La dimension abstraite de l'œuvre la rend universelle.

La figure centrale du tableau est un cheval blessé, traversé par une lance, arrêté dans sa course. À gauche, La douleur d’une mère qui pleure son fils dans ses bras, dominée par un taureau, impassible, image de la cruauté et de la force brutale. À droite du tableau, trois femmes désarticulées pleurent et hurlent la tragédie qui les entoure. A l'arrière plan, des formes géométriques sombres évoquent des immeubles effondrés, toile de fond de corps mutilés de guerriers vaincus. Seule une main tendue porte une petite fleur en guise d'espoir, peut-être...
Partout, le chaos, la confusion, la peur de ne rien comprendre.

 Guernica est une des œuvres les plus célèbres du peintre espagnol Pablo Picasso. En 1937, une exposition internationale a eu lieu à Paris. Pour le pavillon de l’Espagne, les responsables ont décidé de commander une fresque à Picasso.  Cependant, Picasso n’arrive pas à trouver l’inspiration et à se décider sur le sujet principal pour le tableau. Doit-il privilégier l’expression artistique comme il avait toujours fait ou plutôt le contenu politique en solidarité avec la souffrance du peuple espagnol ? 
Le 26 avril, un événement tragique va anéantir tous ses doutes : le jour du marché, où les habitants des alentours sont venus nombreux, les bombardements effectués par les aviateurs allemands de la légion Condor vont détruire la ville de Guernica en Espagne, faisant plus de 1500 victimes. 







Le tableau, sera finalement montré dans le pavillon mais n'aura pas l'impact escompté, pas tout de suite, en tout cas. Les critiques allemands iront jusqu'à ridiculiser Picasso, en qualifiant son art d’art dégénéré, d'œuvre de fou, de peinture d’enfant de cinq ans. Après sa présentation en société à Paris, Guernica va faire un véritable tour du monde et deviendra rapidement un symbole de la violence de la répression franquiste avant de se convertir en symbole de l'horreur de la guerre en général. 

Malgré l'insistance de Franco, Picasso s’opposa au retour de la toile en Espagne et donna des instructions très claires à son avocat : la peinture ne devrait retourner en Espagne qu'à la suite d’une transition vers un gouvernement démocratique.
Picasso est mort en 1973 et ce n'est qu'en 1981 que Guernica a été montré pour première fois en Espagne. Il est désormais un des tableaux les plus vus avec celui de la Joconde.
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mardi 20 avril 2010

J-12

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Alors voilà, nous y sommes !

Douze est un beau chiffre, un chiffre important. Il est d’ailleurs omniprésent dans la symbolique de l’antiquité à nos jours.

Pour les écrivains bibliques, le 12 est le nombre du peuple de Dieu, de l'Eglise : Israël (Jacob) avait douze fils, ancêtres éponymes de douze tribus du peuple hébreu. L'arbre de vie portait 12 fruits, les prêtres 12 joyaux. La Jérusalem céleste de l'Apocalypse a douze portes marquées du nom des tribus d'Israël et son rempart a douze assises au nom des douze apôtres.

Dans l’Apocalypse de Jean • Chapitre 12:1-17, la Vierge Marie porte une couronne de douze étoiles sur la tête : « Or, il parut un grand signe dans le ciel, une femme revêtue du soleil, et ayant la lune sous ses pieds, et sur sa tête une couronne de douze étoiles. »




A la fin de son périple, Alexandre le Grand fit ériger douze autels pour chacune des douze principales divinités de l’Olympe et Hercule dû s’acquitter des douze travaux du même nom.

Les chevaliers de la table ronde étaient douze, eux aussi.

Douze divise l'année en douze mois et la journée est divisée en douze heures.






Le 12 est le nombre des divisions spatio-temporelles. Il divise le ciel, considéré comme une coupole, en douze secteurs, les douze signes du Zodiaque.

Sans oublier les mathématiques pour lesquelles 12 est appelé un nombre « sublime» car le nombre de ses diviseurs et la somme de ses diviseurs, sont tous deux des nombres parfaits. En effet, les diviseurs de 12 sont au nombre de 6 (1, 2, 3, 4, 6,12), qui est lui-même un nombre parfait puisque la somme des diviseurs de 6 est égal à 6 (1+2+3), de même que la somme des diviseurs de 12 (1+2+3+4+6+12) est égale à 28, qui est lui -même un nombre parfait puisque la somme de ses diviseurs (1+2+4+7+14) est égal à 28.

+ En poésie, les alexandrins comptent douze syllabes.

+ En musique c’est le nombre de demi-tons dans une octave.

+ Le symbole chimique du carbone dont l’isotope est le plus répandu est le C12.

+ Le drapeau de la CEE compte douze étoiles.

+ Un pied est divisé en douze pouces.

+ etc.


Mais pour moi aujourd’hui, douze représente le décompte de ma liberté retrouvée. Dans douze jours exactement, une page de ma vie va se tourner et un nouveau chapitre va pouvoir s’écrire.
Un peu d’angoisse ? Non, je ne dirais pas. Ou plutôt si, celle de ne pas en ressentir. Est-ce normal docteur ? Il y a une certaine sérénité dans cette fin de chapitre, un sentiment de détachement. Je suis prête pour une nouvelle aventure car toutes les étapes de ma vie ont été des aventures. Et j’aime les aventures, cela fait partie de ma nature.



Certains me trouvent inconsciente et pourtant je n’arrive pas à m’en inquiéter. Suis-je une indécrottable optimiste ? Ceux qui me connaissent diront que j’en possède une bonne dose, mais que ce n’est sûrement pas ma caractéristique première. J’ai plutôt les deux pieds sur terre et un bon sens des réalités, d’habitude… L’aurais-je perdu ? Possible. Quand on aime l’aventure et qu’on reste irrémédiablement jeune dans la tête, il est possible qu’on se berce d’illusions d’un autre âge. Et pourtant cette sérénité qui m’habite semble être le reflet d’un sentiment d’inéluctabilité de la situation, je dirais presque d’équilibre.




Alea jacta est ! S’il existe un destin, je dois avoir glissé dans ses rails. Alors je vais me laisser guider un peu. Des idées j’en ai plein la tête. Une suffira. Quand se sera la bonne, je la reconnaitrai. Et puis il y a les rêves, ceux qui nous font avancer plus loin en attendant que le destin les croise.
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mardi 6 avril 2010

Les Pysankis

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Pâques est passé et je n'ai pas eu le temps de vous souhaiter Joyeuses Pâques sur mon blog ni de vous parler des pysankis. Alors voilà, j'ai décidé de vous réchauffer l'omelette.



Il y a quelques années, j'ai découvert en Tchécoslovaquie (çà s'appelait encore comme çà) de très jolis œufs décorés. Oui, je sais, il y en a plein partout à Pâques de jolis œufs décorés. D'ailleurs Johala nous en a fait bien profiter sur son blog. Sa récolte était tellement bonne qu'elle en avait elle-aussi gardé un peu pour aujourd'hui.

Mais revenons à mes pysankis.... enfin, les miens, disons plutôt ceux des ukrainiens car la tradition vient de là-bas. En Ukraine, la tradition veut qu'on peigne les œufs du jeudi saint au samedi avant Pâques. Le mot vient de "pisat" qui signifie "écrire". Les œufs sont ensuite bénis le dimanche.






Ce que j'ai trouvé particulièrement intéressant, c'est le mode de réalisation de ces petites merveilles car il est loin d'être aussi simple qu'on pourrait le croire. Voici donc quelques illustrations des étapes de fabrication.




1° D'abord on dessine un motif le plus souvent géométrique sur la coquille d'un œuf vidé. Le secret du dessin, c'est que c'est l'œuf qui tourne et non la main !









2° On recouvre le trait de crayon de cire fondue à l'aide d'un pysatchok. Pour faire fondre la cire, on peut faire chauffer directement le petit entonnoir métallique porté au bout d'un manche en bois. Attention, la main ne doit pas trembler !







 3° On plonge l'œuf dans un bain de vinaigre pour le dégraisser et préparer à la fixation de la couleur (jaune, par exemple) et on le plonge ensuite dans un bain de teinture. On peut par exemple utiliser de la teinture pour laine. Ensuite on l'essuie très légèrement.

4° Dès que l'œuf est sec, on dépose une nouvelle couche de cire sur les zones qui devront rester jaunes.


5° Lorsque la cire est figée, on plonge l'œuf dans un deuxième bain de couleur. Rouge, par exemple. Idéalement, les bains doivent se succéder du plus clair au plus foncé. On procède ainsi pour toutes les couleurs que l'on veut utiliser. Le noir étant la dernière couleur.







6° Là, il semble qu'on ait tout gâché mais le plus beau reste à venir.

Il faut maintenant chauffer l'œuf et enlever successivement toutes les couches de cires et la couleur qui s'est fixée sur celles-ci et qui doit partir pour ne découvrir que les endroits où la couleur s'est déposée directement sur la coquille de l'œuf.
















Le résultat est magique ! On n'imagine pas tout le travail qui se cache derrière ces petites œuvres d'art.













Sans oublier: Un tout grand merci à La cocotte de Kiev à qui j'ai emprunté ces images car ce sont les plus belles et les plus explicites que j'ai pu trouver, et pour cause: ce sont celles d'un atelier de préparation de pysankis auquel elle a eu l'occasion de participer. C'est aussi une passionnée de patchwork, je suis sûre qu'elle viendra jeter un œil ici ou là, de lien en lien.
Voici d'ailleurs le résultat de leur atelier. Pas mal pour des débutantes !

vendredi 2 avril 2010

Et bien, parlons-en !

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Oui, c'est vrai, j'aime les camélias.

 Na !


Je suis tombée amoureuse des camélias un jour de printemps en Italie en visitant une ancienne villa toscane où le frère agronome/botaniste d'un de mes collègues, venait de débuter la culture des camélias. Il avait découvert que dans la propriété qui appartenait à la famille depuis de nombreuses générations, trônaient plusieurs gigantesques camélias d'environ 200 ans dont certains appartenaient à des espèces que l'on pensait perdues à jamais. Il a donc décidé de les cultiver sur un terrain adjacent. Depuis, son entreprise a grandi et connaît un franc succès, jusqu'au Japon. Les japonais aiment les camélias.
Ces camélias avaient été introduites par un de ses aïeuls au début du 19ème siècle. Cette plante avait un grand succès à cette époque et elle avait trouvé au nord de la Toscane le micro climat qui lui convenait parfaitement.






C'est à Sant'Andrea di Compito que se trouve la Villa Borrini. Chaque année, début mars, s'y tient une foire aux camélias connue dans le monde entier par les amateurs de cette fleur merveilleuse. Il en existe d'ailleurs une variété appelée Stella di Compito qui fut créée en 1867 par le jardinier de son aïeul.







Mais saviez-vous que les camélias c'est aussi le thé ?
La culture du thé n'est rien d'autre que la culture d'une variété de camélia appelée Camelia Sinensis.

Les camélias sont utilisées pour de nombreux usages cosmétiques et médicaux. On dénombre plusieurs  principes actifs dans les feuilles, les graines et les fleurs. Ils ont, entre autres, des propriétés antiseptiques et anti-transpirantes.  L'huile de ses graines a des propriétés bactéricides comme les anti-biotiques et il est connu que le thé vert est 100x plus efficace contre les radicaux libres que la vitamines C.
C'est tout cela la magie de la camélia !













Iconoclaste, enfin, presque ...

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Les bons 













Les mauvais













On ne fait pas d'omelette ...

mardi 30 mars 2010

Une petite virée

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Plaisir plusieurs fois reporté pour cause d'agendas surchargés. Enfin, vendredi est arrivé, jour d'une petite virée entre copines. Pas besoin de rentrer à la maison, tout est organisé, je travaillerai un peu plus tard au bureau.
Oups, il est l'heure, je n'ai pas vu le temps passer ! Vite tout ranger et démarrer. Un cahier dans la main, la souris dans l'autre, le téléphone sonne :

Allô maman ? Je me suis enfermée dehors en promenant la loupinette.
Il resonne:
Allô madame ? Il n'y a plus d'électricité dans le studio.
Il resonne encore ...
Allô maman ? Dis Papy ne devait pas venir me chercher à 19h ?
Bref, un coup de fil à Papy, un autre et enfin un dernier. Tout semble finalement arrangé.

Pas facile de jongler !
Merci l'équipe.


[ Illustration empruntée à a2line, artiste peintre toulousaine ]
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lundi 29 mars 2010

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Je n'étais pas satisfaite de la traduction que j'ai trouvée sur le net et dont je vous avais mis le lien. Je trouve qu'en voulant reproduire les rimes en français, le poème a perdu de sa force. Aussi je vous propose ma version, sans vers.


Dans les champs de Flandre, les coquelicots fleurissent
Entre les croix, de rangée en rangée,
Marquant notre place ; et dans le ciel
Les alouettes chantent fièrement, elles volent
A peine entendues par delà le bruit des canons au sol…
Nous sommes morts. Il y a à peine quelques jours
Nous vivions, nous sentions l’aurore et le coucher du soleil,
Nous aimions,et étions aimés, et maintenant nous reposons
Dans les champs de Flandre …
Prenez la relève de notre querelle avec l’ennemi :
Nos mains qui ont échoué vous passent
Le flambeau ; c’est à vous de le tenir fièrement.
Si vous nous décevez, nous qui sommes morts,
Nous ne trouverons pas la paix, même si les coquelicots continuent de pousser 
Dans les champs de Flandre…
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vendredi 26 mars 2010

A mon amie Michèle

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Dans le langage des fleurs, il signifie "ardeur fragile".
Sa douceur est celle de la soie,
Sa couleur, celle du sang, de la vie, de la mort parfois.
Son nom est une métaphore, une onomatopée du matin dans les campagnes.
J'ai nommé: le coquelicot.













Parce que c'est l'anniversaire de mon amie Michèle aujourd'hui et parce que les coquelicots ont une place particulière dans son cœur comme dans le mien, voici un hommage à ces jolies fleurs qui aiment avant tout la liberté. Vous noterez sans doute au passage deux éléments qui me rapprochent de la brève histoire que je vais vous conter.








En avril 1915, un des meilleurs amis du docteur et lieutenant-colonel John McCrae a été tué dans une tranchée près d'Ypres en Belgique. Il a été enterré comme tant d'autres dans une humble tombe ornée d'une simple croix de bois. Des coquelicots sauvages ont fleuri nombreux entre toutes ces croix. Le jour suivant, incapable désormais d'aider son ami et tous les autres soldats morts, le docteur McCrae leur a donné une voix par son poème "In Flanders Fields".






 


Le 28 janvier 1918, John McCrae a succombé à une maladie contractée au front. Il est mort sans connaître l'issue de la guerre, mais en ayant pleinement compris son coût.
Peu de temps après sa publication, son poème est devenu le poème le plus populaire dans le Commonwealth sur la Première Guerre mondiale. Il a été traduit dans de nombreuses langues et a même été utilisé sur des panneaux annonçant la vente des premières obligations de la Victoire au Canada en 1917 (les financiers ne perdent jamais le nord).

La popularité du poème a transformé le brave coquelicot en fleur du Souvenir. Ainsi, les voix de ceux qui sont morts à la guerre continuent d'être entendues.




Voici le poème en version originale:

In Flanders fields, the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below...
We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved, and were loved, and now we lie
In Flanders fields...
Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders fields...

 et ici pour la traduction:
http://www.vac-acc.gc.ca/souvenir/sub.cfm?source=archives/ressources/guide/poemes




Personnellement, j'ai un faible pour cette dernière image qui symbolise bien la légèreté de cette demoiselle des champs.